Arnaud Alessandrin : bâtisseur de la diversité

La remise du rapport sur la transphobie est l’occasion pour moi d’être interviewé par le Think Tank « République et diversité ». Disponible ici

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Extrait :

Du point de vue de la loi, où en sommes-nous pour la reconnaissance de l’identité des personnes trans?

Justement, la France est restée embourbée dans une gestion psychiatrique de cette affaire. Il en découle des conditions drastiques (psychiatrisation, médicalisation….), pour être remboursé des opérations comme pour l’obtention rapide d’un changement d’état civil. Cela dit, la loi dit à peu prés tout et son inverse à ce sujet. D’une part car nous nous situons en régime jurisprudentiel, donnant à voir des juridictions contradictoires (certains tribunaux exigent un suivi psychiatrique et une stérilisation des personnes là où d’autres s’avèrent beaucoup plus souples, donc plus humains). D’autre part car les tentatives d’harmonisation se sont soldées par un échec et les différentes échelles du droit (droit national, droit européen) sont également contradictoires. Toutefois, la condition juridique répétée de stérilité et de suivi psychiatrique finit par fatalement éloigner les trans des droits qui sont sensés les protéger. Aujourd’hui, on peut clairement affirmer que les trans sont des sous-citoyens. C’est également dire que matériellement comme symboliquement, tout est fait pour qu’une partie de leur humanité ne leur soit pas reconnue.

11. novembre 2014 par arnaud Alessandrin
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