Transphobie (2014)
(avec K. Espineira, financement Comité IDAHO et ville de Paris)
Cette enquête aura pour objectif d’aborder les contours de la transphobie en contexte français. En effet, si de nombreuses recherches ont été réalisées à l’étranger, aucune n’a jamais encore été réalisée en France.
Pour cela, la recherche se déploiera sur deux terrains distincts :
• Une recherche quantitative. Cette dernière sera effectuée par diffusion d’un questionnaire à grande échelle et travaillée en ligne.
• Une recherche qualitative organisée autour d’entretiens semi-directifs. Ces derniers viseront aussi bien les personnes trans que les collectifs de défense des personnes transidentitaires
Cette recherche a obtenu le Prix Pierre Guénin 2015, contre l’homophobie et pour l’égalité des droits : lien
Genre, cancer et inégalités (2014-2018)
Recherche financée par l’INCA et dirigée par Anita Meidani (2015-2017)
A l’intersection entre les différents critères qui peuvent déterminer l’adhésion à la prévention aux soins (l’âge, les appartenances ethno-raciales, la classe etc…) se trouve aussi la question, peu exploitée en France, du genre et de l’orientation sexuelle. Il reste alors à comprendre quel est l’impact du genre et de la sexualité dans l’accès aux protocoles thérapeutiques et dans les degrés d’engagement dans le processus de soins. Il ne s’agit pas pour nous de constituer des typologies par pathologies, ou par degré de gravité, mais d’examiner comment le genre et la sexualité interviennent dans l’histoire de la maladie des personnes, dans les parcours de soins singuliers, et ceci à trois niveaux :
• en amont, en questionnant la manière dont le genre concourt à la construction sociale des facteurs de risque d’exposition à certaines maladies cancéreuses ;
• en aval, en examinant la façon dont le genre intervient comme composante d’action en réponse à la maladie diagnostiquée et aux effets iatrogènes du traitement de cancer ;
• durant le parcours de soins enfin, en interrogeant comment le genre contribue à la gestion de l’interaction médecin-patient (en termes d’opportunités ou de résistances).
Cette enquête déploie une méthodologie qualitative (par entretiens) mais également quantitative (par questionnaire). Enfin, cette recherche comprend également un volet comparatif avec la Grèce, afin d’observer les répercussions de l’organisation des soins dans les parcours de santé. Entre question de genre et de santé, cette recherche se veut également pluridisciplinaire et inclut des médecins, des sociologues, des oncologues…
VIDEO DE LA RECHERCHE : https://www.youtube.com/watch?v=4ocxW3OAAjo&t=1073s
CETTE RECHERCHE A DONNE LIEU AU « ASSISES DU CANCER ET DU GENRE » : https://cancer.hypotheses.org/
Retrouvez des articles issus de la recherche
« Quand le cancer rencontre le genre » (avec A. Meidani), Revue Française de sociologie, 60(2), 201-224, 2019
« Cancer(s), questions de genre et identités sexuelles », Santé Scolaire et Univiversitaire,51, pp : 16-20, 2018
« Corps, genre et cancer » (avec A. Meidani), Pratiques, n.80, pp : 71-72. Mars 2018
Mes chroniques sur L’obs
Je vous propose de (re)lire quelques unes de mes chroniques sur le site Internet du journal « Le nouvel-obs » (aujourd’hui « L’obs »), par ordre chronologique :
Existrans : à quand un changement d’état civil gratuit pour les trans et les intersexes ? (18-10-2014) : ici
Polémique sur le genre : Michel Onfray croit encore à la théorie du complot… (19-09-2014) : ici
L’Australie reconnaît le « genre neutre » : pourquoi la France n’est pas (encore) prête (03-04-2014) : ici
« Théorie du genre » à l’école : les opposants au genre nient des vies et des évidences (31-01-2014) : ici
Introduction de la notion de « genre » dans le droit : une avancée pour les trans (27-06-2013) : ici
Henri Caillavet : le combat « transsexuel » en héritage (28-02-2013) : ici
Pénalisation de la transphobie : un premier pas en faveur des trans (16-07-2012) : ici
FOCUS SUR…. Conchita Wurst
Depuis la victoire à l’Eurovision de Conchita Wurst, j’ai eu l’occasion d’être interviewé par plusieurs médias. J’ai ainsi pu proposer plusieurs textes portant sur la question du genre, des transidentités et de l’homophobie à travers sa figure et ses performance. Extraits :
« Que va changer la victoire de Conchita Wurst » (20minutes) : ici
« Ce qui trouble les commentateurs, c’est de ne pas pouvoir mettre de mot sur un corps » (Médiapart) : ici
« Quand les médias s’emmêlent » (Nouvel Observateur) : ici
« De quoi Conchita Wurst est-elle le nom ? » avec Brigitte Esteve-Bellebeau, revue « Etoiles d’encre », n°59-60, pp :35-49, 2014 : ici
« Figure médiatique d’une homosexualité folle » (28 minutes, ARTE), : ici
Arnaud Alessandrin : bâtisseur de la diversité
La remise du rapport sur la transphobie est l’occasion pour moi d’être interviewé par le Think Tank « République et diversité ». Disponible ici
Extrait :
Du point de vue de la loi, où en sommes-nous pour la reconnaissance de l’identité des personnes trans?
Justement, la France est restée embourbée dans une gestion psychiatrique de cette affaire. Il en découle des conditions drastiques (psychiatrisation, médicalisation….), pour être remboursé des opérations comme pour l’obtention rapide d’un changement d’état civil. Cela dit, la loi dit à peu prés tout et son inverse à ce sujet. D’une part car nous nous situons en régime jurisprudentiel, donnant à voir des juridictions contradictoires (certains tribunaux exigent un suivi psychiatrique et une stérilisation des personnes là où d’autres s’avèrent beaucoup plus souples, donc plus humains). D’autre part car les tentatives d’harmonisation se sont soldées par un échec et les différentes échelles du droit (droit national, droit européen) sont également contradictoires. Toutefois, la condition juridique répétée de stérilité et de suivi psychiatrique finit par fatalement éloigner les trans des droits qui sont sensés les protéger. Aujourd’hui, on peut clairement affirmer que les trans sont des sous-citoyens. C’est également dire que matériellement comme symboliquement, tout est fait pour qu’une partie de leur humanité ne leur soit pas reconnue.